Novembre2022

18/11/2022
https://www.forumdeberre.com/news/la-rando.html

Retour de spectacle

Un voyage immobile
vers le mer Egée

Ce jeudi 17 novembre, à 18h30, le public présent au Ciné 89 était en partance pour une destination aux confins de l’Europe et de l’Asie. Car le Ciné 89 et le Forum de Berre proposaient à ces voyageurs de l’immobile, une soirée consacrée aux rives de la Mer Égée. En introduction, Patrick Veyron, avec une touche d’humour, souligna que ce soir, le public avait pris un billet d’avion encore plus avantageux que par une compagnie « low cost » et cerise sur le gâteau, sans souci d’impact carbone. Joël Bertrand, le directeur du cinéma, lui proposa d’emmener tout le monde, en 1° partie de soirée, sur les pistes d’un polar turc. « Qui a tué Lady Winsley ? » nous a conduit sur les traces de l’inspecteur Fergan qui mène l’enquête au sujet d’une Américaine assassinée sur une petite ile au large d’Istanbul. Entre série noire à la Agatha Christie et humour méditerranéen proche du commissaire Montalbano, l’intrigue a poussé les spectateurs vers un dénouement étonnant. Cette première escale enchanta l’auditoire. La soirée commençait bien et il était déjà l’heure de rendre une visite culinaire dans les deux restaurants du centre-ville retenus pour cette soirée. Défi relevé : les restaurateurs ont charmé les papilles du public avec des recettes originaires de la mer Égée. Le retour vers le Ciné 89 pour la 3° partie de soirée, rencontra sur son chemin une petite averse ; rien de grave puisque le soleil de la Grèce et le concert, les chansons de Dafné Kritharas ont bien vite réchauffé les cœurs de nos globe-trotters.

Dafné Kritharas est franco-grecque, un charme méditerranéen indéniable et elle a envoûté le public de sa voix puissante de tragédienne. La chanteuse était entourée du pianiste Camille El Bacha et du guitariste Paul Barreyre. Les notes de Camille sont subtiles et l’on comprend vite que la fibre est la même que celle de son illustre père, le grand Abdel Raman El Bacha. Quant à Paul, à la guitare et avec son jeu inspiré des sonorités grecques, il excelle au chant et à la composition. Une plume poétique qui nous a fait comprendre très vite que ce jeune garçon sera un futur grand de la chanson française. Le trio débute avec « Sien Drahmas », un chant d’espoir des années trente, en ladino, la langue des juifs Thessalonique. Cette langue est originaire d’Espagne et son histoire est un voyage sans fin … Puis Dafné et Paul interprètent en duo, un chant traditionnel grec du Pontos, « Tis Trihas to Yefiri ». Puis « D’ici-bas », l’une des compositions de Paul, qui sera un moment « suspendu » de la soirée. Il n’y a pas de musiques grecques sans rébétiko et sans les souvenirs de volutes de tabac dans les tavernes d’Athènes ! Le trio s’est approprié avec brio, ce blues de la mer Égée que la grande chanteuse Róza Eskenázy avait porté hors des murs des bordels helléniques. Le concert se clôtura par une sérénade grecque et a capella au milieu du public.

Belle soirée où chacun est redescendu petit à petit de ce voyage immobile et enchanteur en mer Égée !